Vienne Condrieu Agglomération a pris connaissance de la problématique des composés perfluorés (ou PFAS) suite aux révélations du reportage de l'émission "Envoyé spécial" en 2022 sur l’usine Arkema à Pierre-Bénite. Les résultats présentés dans le reportage ont été confirmés par la Préfecture (rejets Arkema et Rhône) et par Suez (champs captants de Ternay et Grigny).

Dernière mise à jour le 19.08.2024

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Jeudi 12 mai 2022, l’émission "Envoyé spécial" sur France 2 a diffusé une enquête journalistique évoquant un risque de pollution aux perfluorés dans le sud de la région lyonnaise.
2 entreprises (Arkema et Daikin), situées sur une plateforme industrielle à Pierre-Bénite, produisent des polymères fluorés et manipulent à ce titre des PFAS.
Le reportage a mis en évidence des rejets non négligeables dans l’environnement, que ce soit dans l’air et dans le Rhône, ayant un impact sur la qualité de l’eau potable distribuée sur une partie du territoire de l'Agglo.

Les PFAS, qu’est-ce que c’est ?

Il s’agit des Per et PolyFluoroAlkyléeS.
C'est une famille de composés chimiques caractérisés par une chaîne carbonée portant des atomes de fluor. Il y en a plus de 4 000 différents, tous d'origine humaine.

Ils sont utilisés depuis les années 1950 dans des applications industrielles et des produits de consommation (textiles, emballages, cosmétiques, poêles...) pour leurs propriétés comme la résistance à la chaleur.
Ce sont ces mêmes propriétés qui les rendent extrêmement persistants : les PFAS se retrouvent dans tous les compartiments de l’environnement et peuvent contaminer les populations à travers l’alimentation ou l’eau consommée.

Pourquoi les appelle-t-on les "produits chimiques éternels" ?

Les PFAS contiennent tous des liaisons carbone-fluor très stables.
Ils varient selon la longueur de leur chaîne carbonée.
Ces liaisons chimiques stables en font des composés chimiques très peu dégradables une fois dans l'environnement. C’est la raison pour laquelle ils sont surnommés parfois les "forever chemicals" ou "produits chimiques éternels".

Pourquoi les communes du territoire sont impactées ?

Le reportage a mis en évidence une contamination du Rhône ainsi que de l’eau potable distribuée sur une partie des territoires situés au sud de la plateforme industrielle de Pierre-Bénite.

Cette contamination a été par la suite confirmée par les services de l’État ainsi que par les analyses menées en interne par l’Agglo.

Le Rhône est donc pollué par les rejets actuels des usines Arkema et Daikin, rejets auxquels s’ajoutent probablement des pollutions historiques dues à d’anciennes activités industrielles ainsi qu’à l’extinction d’incendies via l’utilisation de mousses contenant des PFAS.
La nappe alluviale du Rhône, en relation étroite avec le fleuve, se retrouve impactée à son tour par les PFAS. C’est via cette ressource naturelle que le territoire de l'Agglo se retrouve concerné, au travers de la distribution de l’eau potable car plusieurs captages d’eau potable alimentant le territoire, prélèvent l’eau dans la nappe alluviale du Rhône.

En fonction de leur situation géographique (distance avec le rejet de l’usine, position en rive gauche ou droite du fleuve), tous les captages ne sont pas impactés de la même façon.

Position des services de l’État sur les secteurs de Loire-sur-Rhône et Chasse-sur-Rhône

Le suivi mis en place par l’ARS et par Vienne Condrieu Agglomération depuis juillet 2022 confirme le dépassement de la norme de 0,100 µg/L pour la somme des 20 PFAS, avec des valeurs comprises entre 0,100 et 0,200 µg/L.

Il convient de rappeler que la limite de qualité de 0,100 µg/L ne correspond pas à une valeur sanitaire, c’est-à-dire que l’eau n’est pas considérée comme toxique au-delà de cette concentration.

À ce jour, les services de l’État estiment que les risques pour la santé humaine sont insuffisamment caractérisés et documentés pour les niveaux de concentration en PFAS mesurés dans l’eau potable des communes concernées.
Des travaux d’expertise scientifiques sont en cours au niveau de l'Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES). Ils permettront, à terme, de définir des valeurs sanitaires maximales (Vmax) pour les PFAS, desquelles découleront des modalités de gestion en cas de dépassement de la limite de qualité.

Face à ces constats et suite à décision interministérielle, les services de l’État ont donc décidé de :

  • ne pas restreindre la distribution d’eau, compte tenu des concentrations en PFAS mesurées et des risques sanitaires qu’une telle restriction engendrerait.
  • mettre en œuvre les dispositions de l’article R. 1321-29 du Code de la santé publique, impliquant "de prendre toute autre mesure nécessaire pour protéger la santé des personnes".
  • demander aux Personnes Responsables de la Production et de la Distribution de l’Eau (PRPDE) concernées de s’engager, sous 2 mois, à la mise en place de mesures et travaux d’interconnexion et/ou de traitement afin de rétablir la qualité de l’eau dans les meilleurs délais.
  • poursuivre l’information de la population.

Le plan d’actions de l'Agglo

Le plan d’actions élaboré par Vienne Condrieu Agglomération s’appuie en partie sur celui rédigé par le SMEP Rhône Sud qui produit et fournit l’intégralité de l’eau distribuée à Chasse-sur-Rhône et à Loire-sur-Rhône.

En effet, il convient de rappeler que l'Agglo n’est pas maître d’ouvrage du site de production qui alimente ces 2 communes concernées par la problématique des PFAS.
Le site de production correspond au champ captant de Chasse/Ternay dont le Syndicat Mixte d’Eau Potable (SMEP) Rhône Sud assure la maîtrise d’ouvrage et dont l'exploitation a été confiée à la société SUEZ.

Ne disposant pas de ressources alternatives pour alimenter les 2 communes concernées, l'Agglo n’est pas pleinement décisionnaire de la mise en œuvre de ce programme d’actions. Vienne Condrieu Agglomération participera aux décisions prises par le SMEP Rhône Sud, au même titre que les autres membres du syndicat.

Le programme d’actions du SMEP comprend des actions à court, moyen et long terme.

Les actions prévues à court terme :

  • Identification et sollicitation des interconnexions utilisables par Rhône Sud, en particulier avec la Métropole de Lyon via le SIDESOL, dès le 1er semestre 2024.  Cette interconnexion aura la double fonction :
    • d'assurer une dilution des eaux mise en distribution par le SIDESOL de façon à délivrer une eau avec un taux de PFAS inférieur aux seuils réglementaires.
    • d'assurer un apport extérieur permettant de limiter les capacités de production de Rhône Sud durant la période de réalisation des travaux d’amélioration de la station de traitement.
  • Amélioration de la station de traitement avec un renouvellement du charbon actif en grain, selon un calendrier prévisionnel :
    • 1er semestre 2024 : choix d’un maître d’œuvre et pré-études techniques
    • 2è semestre 2024 : élaboration du Document de Consultation des Entreprises et lancement de la consultation
    • 1er trimestre 2025 : passation du marché de travaux
    • Mai 2025 : démarrage des travaux
    • 1er trimestre 2026 : mise en service des premiers filtres et début d’amélioration de la qualité de l’eau
    • 2è semestre 2026 : fin des travaux et réception

Vienne Condrieu Agglomération a émis le souhait que le traitement envisagé par le SMEP Rhône Sud vise à obtenir la meilleure qualité d’eau traitée possible, et pas uniquement à passer juste sous la norme de 0,1 μg/l.

L’Agglo, de son côté, s’engage à maintenir un suivi mensuel des concentrations en PFAS dans l’eau potable distribuée sur les 2 communes concernées et à communiquer régulièrement les résultats obtenus.

De plus, elle met en place :

  • Une communication trimestrielle pour informer le public de l’avancement du plan d’actions et des résultats des suivis des perfluorés dans l’eau potable, via son magazine Agglomag.
  • Une page d’information dédiée sur son site internet.

Vienne Condrieu Agglomération relaie également les informations transmises par le SMEP Rhône Sud.

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